AVRIL 2002

"Enquête sur la mort de Lumumba"

Avant propos

En 1991, j'ai achevé une thèse de doctorat en Sciences politiques qui avait pour titre "Enquête sur la mort de Lumumba". Elle a été défendue à l'Université Libre de Bruxelles (ULB). Le jury m'a décerné le plus haut grade. Cet ouvrage n'a jamais été publié. Un exemplaire se trouve à la bibliothèque de l'ULB. En vertu des règles en vigueur, il n'est accessible qu'avec mon autorisation.
Lors de la création de la Commission parlementaire Lumumba[1] en décembre 1999, j'ai envoyé un exemplaire de ma thèse au Président de la Chambre, le ministre d'Etat Herman De Croo. Avec mon accord, ce dernier l'a transmis au Président de la Commission, le député Geert Versnick. Des photocopies de l'ouvrage ont été mises à la disposition des quatre experts, les parlementaires membres de la Commission n'en n'ayant pas reçu copie. Dès lors, la diffusion de ma thèse peut être qualifiée de très confidentielle.
Au cours des travaux de la Commission, les experts se sont basés sur trois ouvrages, à savoir, "Les milles et quatre jours, contes du Zaire et du Shaba" du colonel Frédéric Vandewalle, "L'assassinat de Lumumba" de Ludo De Witte et ma thèse. Seuls les deux premiers travaux ont été publiés. Ces ouvrages ont fait l'objet d'analyses et de critiques de la part des experts au même titre que ma thèse. Jusqu'à ce stade, le cheminement des travaux de la Commission est à la fois rationnel et logique.
Lorsque les travaux de la Commission touchèrent à leurs fins, j'ai adressé une lettre à Geert Versnick, le 30 octobre 2001, pour attirer son attention sur le fait qu'à diverses occasions, les experts se référaient à ma thèse, la citaient et la critiquaient (cfr. annexe 1). Je lui déclarais notamment: "Je trouve cette manière de faire tout à fait normale et garante de l'objectivité de vos travaux", tout en ajoutant que dans la mesure où il comptait publier les travaux des experts, je souhaitais que soient également cités les extraits de ma thèse à propos desquels les experts pourraient avoir une interprétation différente de la mienne. Cette lettre resta sans réponse.
Le 11 janvier 2002, après avoir lu les deux volumes du Rapport de la Commission, je fis part de mes réactions au Président de la Commission parlementaire Lumumba. (cfr. annexe 2). Dans ma lettre, j'attirais son attention sur "un certain nombre d'inexactitudes et d'interprétations pour le moins abusives" faites par ses experts. Mon propos n'était certes pas d'entamer une polémique à ce sujet, mais j'insistais à nouveau sur le fait que le rapport était public depuis le 16 novembre 2001, alors que personne, même pas les commissaires, n'avait eu connaissance du texte de ma thèse. Pour ma part, j'estimais qu'il s'agissait d'un manque de déontologie, personne ne pouvant vérifier le bien-fondé des assertions des experts. Cette seconde lettre resta également sans réponse.
Le 29 janvier 2002, j'ai été reçu par le Président de la Chambre des Représentants à qui j'ai fait part de mes préoccupations. A cette occasion, je lui ai remis copie d'un texte relatif aux réflexions que me suggérais les travaux de la Commission.
Le 12 février 2002, j'écrivis au Président de la Chambre en réaffirmant que la liberté de critique de la Commission était parfaitement légitime et respectable, mais qu'il était inacceptable que le document critiqué ne fût pas public. Les chercheurs n'auraient, dans le futur, que le Rapport de la Commission pour se faire une opinion sur les événements. Le Président de la Chambre m'a aimablement répondu le 19 février 2002 qu'il y avait effectivement un problème à propos de la confidentialité de ma thèse. Après un échange épistolaire avec lui, nous avons estimé de commun accord le 20 mars 2002, que la meilleure solution était:

Le texte figurant sur ce site est le texte original datant de 1991 auquel aucune modification n'a été apportée. Je vous en souhaite bonne lecture.

 

Jacques BRASSINNE de LA BUISSIERE

[1] Enquête parlementaire visant à déterminer les circonstances exactes de l'assassinat de Patrice Lumumba et l'implication éventuelle des responsables politiques belges dans celui-ci.

23/12